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La vie, soi et les autres
7 février 2019

Être ce que l'on veut voir dans le monde

Je me suis inspirée de la citation "soi le changement que tu veux voir dans le monde". J'ai retiré "changement" parce que certains n'aspirent pas au changement. Certains souhaitent que rien ne change. 

Pourtant c'est une réalité, la vie change. Le temps avance, la planète avance, les saisons défilent, nos corps changent ainsi que nos humeurs, etc.

S'opposer au changement, le combattre, encore une fois, c'est le nourrir. Certainement que plus on tente de l'éviter, plus il se produit rapidement. 

Ceux que je pointe en disant "certains", c'est nous tous. Ça dépend du sujet concerné. Peut-être qu'on ne veut pas changer de lieu de vie, peut-être qu'on ne veut pas que notre entourage change, peut-être qu'on ne veut pas que notre emploi, nos activités etc ne changent.

Pourtant, à certains égards, nous aspirons tous d'une manière ou d'une autre au changement. Peut-être qu'on aspire à changer de lieu de vie, d'entourage, d'emploi, d'activités, d'habitudes etc.

Peut-être qu'on ne veut rien changer qui nous concerne individuellement. Peut-être qu'on souhaite seulement que ce soit les autres qui changent, voire la vie elle-même. On aimerait contrôler ce qu'il s'y passe ou moins fatigant, que naturellement tout se déroule de la manière dont le veut sans même n'avoir eu à en exprimer le contenu. 

Souvent, lorsqu'on se sent petit, faible, impuissant, victime, etc. à cause de ce que nous considérons être la "faute de l'autre", nous souhaiterions leur imposer notre façon de voir, notre manière d'envisager ce qui est juste et ce qui ne l'est pas. Nous souhaiterions imposer ce qui nous semble personnellement être notre vérité absolue et que nous voulons voir être reconnue comme LA vérité absolue.

Si quelqu'un a agit ou n'a pas agit et que cette situation nous semble nous causer du tort, c'est que selon sa perception, sa vérité est ainsi constituée. On pourrait (évidemment) blâmer cet autre. On pourrait critiquer, juger et condamner sa façon d'envisager les valeurs qu'il revendique, qu'il exprime par un tel comportement qu'il soit actif ou passif.

Est-ce que cela fonctionne ? Qui a déjà convaincu quelqu'un en lui disant "ta façon de penser c'est de la merde ! Pense comme moi !" ? Certes, certaines personnes qui ne savent pas qui elles sont, se laissent souvent séduire par les vérités des autres et en viennent à les revendiquer comme les leurs. Ils les défendent, les prêchent. Ils se sentent appartenir à une communauté qui leur ressemble. Ces personnes sont-elles heureuses ? Sont-elles conscientes d'avoir peut-être trahi leurs propres vérités qui leur appartiennent à elles seules ?!

L'histoire nous a maintes fois montré que s'attacher à imposer une idéologie conduit bien souvent à l'écrasement d'une partie de l'humanité par une autre partie qui plus ou moins croit à la justesse de celle-ci ainsi qu'à la légitimité des attitudes et comportements qui en découlent.

Combien de fois des personnes s'estimant incapables de faire preuve de bonté ont torturé, emprisonné et tué d'autres personnes qui elles savaient faire preuve de bonté mais qui ne la justifiait pas par une croyance conforme à ce groupe violent alors-même qu'ils cherchent soit-disant à imposer l'objectif de bonté comme une vérité qui doit s'appliquer à tout humain ?! Ce n'est donc plus la vérité intrinsèque qui compterait mais la source dont elle proviendrait... 

Je pense aux idéologies culturelles, philosophiques et religieuses mais aussi politiques. Lorsqu'un Etat fait ingérence dans la politique d'un autre pour lui imposer sa vision d'un modèle de société soit disant respectueux de l'être humain mais qu'en même temps il asservit l'être humain, n'est-ce pas une forme d'hypocrisie embellie de fantaisie artificielle ?!

Quand nos pays civilisés et démocratiques plaident pour le droit naturel à la liberté de tous les humains mais qu'en même temps ils légitiment des règles liberticides qui ne sont naturelles que pour des élites qui cherchent à garder sous contrôle ces mêmes humains, est-ce ce modèle de société auquel nous aspirons ?!

Personnellement, je pense que de la même manière que les marchés sont capables de s'autoréguler, il en est de même pour les comportements humains. Je ne suis pas en train de dire que reconnaître une liberté absolue à tout humain permettra de vivre dans le monde des bisounours à la seconde même ou chacun prendra conscience que tout ce qu'il croit possible, il peut le produire. Mais finalement, interdire les violences quelles qu'elles soient ne les éradiquent pas. Interdire la corruption, le trafic d'influence, les délits d'initiés n'éradique pas ces comportements. Ils se retrouvent même à être opacifiés par ces mêmes interdictions car pour beaucoup lorsqu'on n'a pas le droit, alors cette chose n'est pas possible. Je n'ai pas le droit de doubler par la droite, pourtant je le fais souvent...Bah oui parce qu'on n'a pas le droit de conduire sur la voie de gauche lorsque la circulation n'est pas dense et pourtant beaucoup le font. Et puis ils roulent bien en deça de la vitesse autorisée. Et puis ils ne se rendent même pas compte qu'ils gênent la circulation. Ils ne prêtent même pas attention à leurs rétroviseurs... A chaque fois qu'une chose est interdite, en réalité, sa réalisation n'en demeure pas moins possible. Peut-être que d'autres moyens seront mis en place à cette fin et donc ?! On va regarder l'interdiction et se dire "ah c'est bon, ma sécurité est protégée par l'interdiction" ?!

Je pense qu'en peu de temps, chacun acceptera la place qu'il a choisie pour lui-même sans regarder ce que fait le voisin. Que mon voisin ait violé des enfants et que j'ai moi-même des enfants ne sera plus un "problème" parce que je crois que rien n'arrive au hasard. Je crois que cette personne vit près de chez moi pour que j'exprime qui je suis et qui je suis est bienveillant et compatissant. Peut-être que je ne lui confierai pas mes enfants. Peut-être que j'expliquerai à mes enfants que notre voisin fait du mal aux enfants parce qu'il a mal (qu'il a eu mal lorsque lui-même était enfant). Oui les enfants, tous les adultes ont été des enfants un jour. Peut-être que je militerai pour que les personnes qui agressent sexuellement soient rééduqués plutôt qu'emprisonnés et/ou shootés aux médicaments. Peut-être que j'encouragerai ces personnes qui agressent sexuellement à s'exprimer publiquement. Certainement que je demanderai aux personnes horrifiées par leur comportement de tenir un autre langage et de choisir un autre état d'esprit que celui de la peur d'être la proie d'un être inhumain et sordide.

Il ne s'agit pas de cautionner que lorsqu'on est victime, le seul choix qui s'offre à nous est d'être bourreau à notre tour. C'est tout le sujet que j'évoque depuis le début. C'est très grave lorsqu'il s'agit d'infractions sexuelles sur mineur, par contre ça l'est beaucoup moins lorsque notre amour a été trahi par une personne chère à notre coeur. Elle est tellement chère à notre coeur qu'on va lui faire payer ses actes ! Ou peut-être qu'on fera payer nos prochaines relations. Finalement qui paye si ce n'est nous-mêmes ?! On paye le prix de l'effort de jouer le rôle de quelqu'un que nous ne sommes pas vraiment. Oui, nous ressentons de la peine, de la colère, de l'injustice et alors ?! Nous sommes tellement plus que ce que cette personne a vu en nous et même si elle n'a pas vu que nous étions bien plus que ce qu'elle croyait, et alors ?! Nous ne pouvons vivre heureux tant que cette personne nous rejette ?! Tant qu'elle ne répare pas son erreur ?! Il n'y a pas d'erreur, seulement des enseignements et des apprentissages. 

Je pense que l'humain de demain comprendra que si son humeur semble influencée par un comportement extérieur sur laquelle il n'a ni maîtrise ni responsabilité, c'est qu'il a choisi de restreindre le vaste champ de sa liberté pour la contenir dans un tout petit espace restreint dans lequel il ne se reconnaît plus lui-même.

Si je suis consciente d'une part que je suis responsable de mes humeurs mais que mes humeurs ne me ressemblent pas, c'est que je suis en train de penser, parler, agir ou m'en empêcher d'une manière qui ne me ressemble pas et qui puis-je blâmer de me comporter d'une manière qui ne me ressemble pas ?!

Si je me fais insultée et que je choisis que mon humeur guillerette n'a plus lieu d'être, c'est mon choix, ma responsabilité. Blâmer qui que ce soit ne m'aidera pas à exercer le pouvoir qui me ressemble. Je vais sûrement même adopter un comportement qui ne me ressemble pas puisque mon comportement sera basé sur ce que je ne suis pas : un être blessé, victime.

Certainement, je vais adopter un comportement à la hauteur de celui qui a été exercé à mon sujet. Je vais donc utiliser la même énergie qui m'a été envoyée et je vais moi aussi insulter cette personne. Peut-être que je l'insulterai encore plus durement que la manière dont elle l'a fait, parce qu'elle doit sentir le mal que ça m'a fait. Elle doit comprendre que je ne suis pas un jouet. Elle doit comprendre que l'injustice ne reste pas impunie ! Tout se paye !

Ok. Mais est-ce que cette attitude me permet de me sentir heureuse ?! Suis-je heureuse d'avoir insulté quelqu'un qui m'a insultée ?! Pourquoi cette personne m'a insultée ?! Parce qu'elle croit avoir le dessus sur moi ?!

Je crois que cette personne m'a insultée parce qu'elle n'a même pas le dessus sur elle-même et qu'elle en souffre de manière consciente ou inconsciente. Je pense que cette personne n'ose pas exprimer son mal-être et que la violence lui semble être la meilleure manière d'affirmer sa grandeur qu'elle n'arrive plus à incarner puisqu'elle l'a oubliée en l'occulant derrière cette vague d'émotions négatives...

Je pense qu'une personne sage perçoit tout ça et qu'ainsi au lieu d'insulter cette personne insultante, elle choisirait plutôt d'envoyer une énergie totalement différente de celle qui lui a été envoyée. Elle userait certainement de bienveillance et de compassion. Elle percevrait que cette personne souffre et ne souhaiterait pas lui donner des raisons de souffrir encore plus mais plutôt de se sentir bien mieux. Ainsi cette personne sage serait en mesure de demeurer heureuse d'être qui elle est car grâce à cette insulte elle a pu l'exprimer. Elle a pu exprimer à quel point elle est amour, bienveillance, compassion, lucide, etc. 

Tendre l'autre joue a tendance à nous effrayer. Comment concilier sagesse et survie ?!

A considérer que notre rôle sur Terre est de contribuer à la survie de notre personne, à quoi sert de survivre si c'est pour vivre pleins  de colère, de rancune et d'amertume envers notre prochain, voire envers soi-même.

Beaucoup de personnes disent qu'elles gardent leur rancune pour préserver leur dignité. "Je ne parlerai plus à cette personne à moins qu'elle ne face le premier pas, qu'elle s'excuse et me demande pardon". 

Est-ce là une manière de conserver sa dignité ?

N'est-ce pas l'exemple même de la personne qui refuse d'être qui elle est : bienveillante et compassionnelle, puissante et lumineuse ?!

Oui, ça ne fait pas plaisir à cette part de chacun de nous qui nous répète que cette personne doit payer pour le mal qu'elle a fait mais cette part de nous ignore le fait que cette personne nous a offert l'opportunité d'exprimer qui nous sommes. Cette part de nous ignore que cette personne paye déjà le mal qu'elle fait parce qu'elle se l'inflige à elle-même. En réalité, elle n'arrête pas d'exprimer "je suis dépossédée de moi-même, je n'arrive pas à m'en sortir, je suis perdue, je suis malheureuse, le bonheur me fuit, les autres c'est l'enfer de ma vie...".

Quelqu'un trouve cette situation enviable ? Ai-je envie d'être à la place de cette personne qui croit nager dans un océan misérable et stérile ?! 

Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, en effet. Personnellement, même si d'extérieur sa vie ressemble à un arc-en-ciel, je préfère me contenter de la conscience que j'ai de moi-même. Que la roue tourne pour cette personne ou non ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse c'est de lui souhaiter le bonheur. Je pense que c'est lorsque chacun utilisera son pouvoir personnel pour se sentir heureux que le monde évoluera vers ce que l'on veut tous au fond de nous : une vie à se sentir heureux de vivre ici sur Terre, dans ce corps. Me souhaiter le bonheur, ne signifie pas souhaiter le malheur à l'autre. Il y a de la place pour nos deux bonheurs. 

Je ne pense pas que de souhaiter du malheur, m'apaise. Sur le coup où je sens de la rage en moi, oui je veux rendre cette rage à l'autre mais je ne pense pas que si le malheur touche cette personne, je me sentirai mieux ou que le monde s'en portera mieux.

Bien évidemment que cette sensation de malheur demeure une opportunité pour cette personne insultante, d'exprimer la joie qu'elle a de vivre et d'être qui elle est. Une personne lumineuse et brillante. Mais le fait est que l'heure n'est pas venue. Ce n'est pas encore le moment. Apparemment cette personne croit qu'il est nécessaire qu'elle vive encore d'autres expériences avant qu'une prise de conscience n'ait lieu et qu'elle puisse se reconnaître telle qu'elle est vraiment.

Ce n'est pas parce que cette personne semble être adulte qu'elle a acquis une maturité émotionnelle équilibrée. La maturité émotionnelle d'un adulte ne suppose pas de ne plus sentir aucune émotion. A mon sens, un adulte est mature émotionnellement lorsqu'il est capable d'exprimer à lui et/ou aux autres, qu'il a ressent ou qu'il ressent telle ou telle émotion et que conscient de qui il est, il choisit de se choisir tel qu'il est, plutôt que tel que ces émotions semblent lui indiquer qui il est.

Ressentir de la tristesse, de la colère, etc ne fait pas de nous ces émotions. Qui nous a inculqué que nous étions les émotions que nous ressentons ?! Qui nous a demandé de nous identifier à ce qu'on pense, croit, ressent, dit... ??

Lorsqu'un chien aboie, qui s'identifie à cet aboiement ?! Est-ce que lorsqu'un chien aboie, nous lui aboyons en retour ?! En général, peut-être que l'on sursaute et puis on continue notre chemin. Si le chien est devant nous, sans laisse, qu'il montre les dents, est-ce qu'on lui hurle dessus ou est-ce qu'on essaye d'être bienveillant et rassurant ?! On comprend que le chien est dans une optique de lutte et est-ce qu'on va lutter contre ce chien ?! Est-ce que l'on va juger et condamner la peur que l'on ressent à l'idée d'être attaqué et mordu ?

Est-ce qu'on va être rassurant et bienveillant pour se sortir de cette situation qui semble désagréable ou est-ce qu'on saisit l'opportunité de lui offrir qui nous sommes ?! Pourquoi préférons-nous croire que la bienveillance est un masque que nous portons, un rôle que nous jouons et que la peur est notre véritable identité ?! Est-ce si perturbant de considérer un animal, voire un végétal comme un être dôté d'une conscience dont la source est semblable à la nôtre. Même si la forme de conscience est différente de la nôtre, n'en est-ce pas une pour autant ?!

J'ai beaucoup souffert et j'ai également beaucoup fait souffrir. Ça a commencé avec mes parents. J'étais libre, confiante et joyeuse et ils m'assénaient de craintes, d'angoisses et de peur. J'étais intelligente, peut-être trop. J'étais plutôt précoce physiquement mais émotionnellement j'étais un gros bébé et ce pendant des années même la vingtaine passée. J'exprimais mes frustrations par de l'aggressivité, de la colère. Je manipulais pour obtenir ce que je désirai. J'allais me servir dans le porte-monnaie de mes parents pour ne pas recevoir de refus...

J'avais un caractère fort. Je refusais de me laisser faire. Je refusais de me plier à l'autorité si je percevais qu'elle n'avait pas le sens qu'elle prétendait avoir. Je détestais l'amour, les niaiseries. Je détestais l'amour parce qu'à cette époque, le seul amour qu'il m'avait été donné de connaître c'était un amour conditionnel. Aujourd'hui et depuis quelques temps, après m'être jetée dans la gueule du lion, j'ai découvert que le véritable amour ne repose pas sur une liste cumulative de conditions qui doivent être remplies avant de pouvoir en bénéficier. Cette conception de l'amour a même plus à voir avec la peur qu'avec l'amour. L'amour n'exige rien, l'amour libère. La peur exige et elle veut posséder.

Ce sont des belles paroles et aussi un acte magnifique qu'on ne connaîtra jamais si on attend toujours que l'autre initie le mouvement. Être le pionnier, la pionnière d'une manière d'être plus grandiose, plus intelligente, plus transparente n'a rien de ridicule. Ou peut-être que si mais, le ridicule ne tue pas et ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort alors être ridicule rend plus fort :-)

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Commentaires
La vie, soi et les autres
  • Bien/mal, ok, mais par rapport à ?? Les paradoxes humains, les miens et les vôtres, sont une source intarissable d'illustrations de ce qui fait de nous des sujets d'observation si amusants et si déprimants, si majestueux et si piteux. Comme je le sens !
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