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La vie, soi et les autres
6 février 2019

Vivre pour vivre ou vivre pour accomplir un objectif ?

Je sais que la réalité que nous propose la vie est rarement aussi tranchée que lorsque nous essayons d'en parler, voire de la comprendre. Si c'est blanc alors ce n'est pas noir et si c'est noir alors ce n'est pas blanc mais en réalité c'est tout le temps gris et seule l'intensité varie. Il y a tellement de couches et de strates superposées que c'est pratiquement toujours faux de dire que telle situation ne comporte qu'un aspect car tout sujet est double en réalité.

Ainsi, par moment on vit pour vivre, on accueille ce que la vie nous offre et comme bon nous semble, on choisit d'en faire quelque chose ou pas pour nous-mêmes et puis des fois, on vit pour accomplir un objectif. Combien de fois ai-je entendu et/ou lu "je vis pour mes enfants", "mes enfants sont ma raison de vivre", "je vis pour aider mes parents", "je vis pour être utile au monde", "je vis pour réussir", "je vis pour me dépasser", etc.

Qui constate que l'objectif est atteint ? Est-ce de nous à nous ? est-ce que c'est les réactions des autres ?

Peut-être que là encore c'est un peu des deux. Ça dépend du sujet considéré et de la perception qu'on accepte d'adopter.

Est-ce que choisir d'aider ses parents, c'est constater que sans nos actions, ils ne le seraient pas ? Ils seraient en quelque sorte livrés à eux-mêmes et au néant ? Est-ce que choisir d'aider ses parents c'est l'expression de nous-mêmes qui nous représente le mieux ? Si tel est le cas, alors pourquoi tant de personnes se plaignent des responsabilités qu'ils acceptent d'endosser ? 

Pourquoi ne font-ils pas un choix qui expriment la joie qu'ils ont d'être qui ils sont, la joie de vivre ce que la vie leur offre afin de manifester ce qu'ils ont dans leur coeur ?

Beaucoup justifient qu'ils n'ont pas le choix, qu'ils ne vont quand même pas abandonner leurs parents. Peut-être que ce n'est que la perception adoptée qui tend à nous faire penser et croire que faire un tel choix est un abandon. Peut-être qu'il s'agirait réellement d'un abandon. Pourtant si ce choix est celui qui manifeste la joie que nous sentons à l'intérieur de nous, pourquoi conclure qu'en l'absence de choix jugé compatible avec une certaine morale, nous n'avons en réalité pas de choix ? Pourquoi sommes-nous mal à l'aise vis-à-vis d'un choix qui exprime notre joie de vivre ?!

Ma mère a tendance à être susceptible et je sais qu'elle aurait du mal à être heureuse en sachant que je ne souhaite pas m'occuper d'elle. Je sais que ma mère m'aime tellement qu'elle souhaite que je fasse des choix qui expriment mon bonheur et non qui maintiennent le malheur. Si ma mère choisit d'accorder son attention et le peu d'énergie dont elle croit disposer à ce sentiment d'abandon qu'elle croit ressentir, c'est son choix. Sa responsabilité d'exprimer qui elle croit être en cet instant : une vieille abandonnée à son sort. Quelle serait ma responsabilité ? Exprimer qui je crois être : une fille confiante que la vie fournit à ma mère ce dont son âme a besoin ? Une fille accablée d'impuissance face à la détérioration du corps et de l'esprit de ma mère ?! Ce n'est encore qu'une expérience relative dont chacun peut avoir de la difficulté à prendre de la distance.

D'autant que ce n'est pas le sujet du choix ou le choix lui-même qui porte le malheur en lui. C'est la conception qu'on s'en fait. Un des plus grand malheur c'est de savoir qu'on est telle personne mais de ne pas s'autoriser à l'incarner, de ne pas réussir à l'exprimer. De croire que ce n'est pas acceptable, etc. 

Bien ou pas bien, ce n'est pas la question qui m'intéresse ni celle au sujet de laquelle je vous propose, vous suggère de vous interroger mais plutôt : Est-ce que cela fonctionne ou non et par rapport à quoi cela fonctionne ou ne fonctionne pas ?

Qui est capable de s'occuper convenablement de quelqu'un d'autre lorsque la personne aidante se sent mal ? Qui a envie d'être aidé, accompagné, soigné par quelqu'un qui ne va pas bien ? Qui peut croire que cette personne peut nous apporter du bien alors que l'on constate qu'elle n'est pas en mesure de s'en apporter à elle-même ?! Peut-être que peu de personne font attention à cette perspective. Pourtant, la plupart des négligences voire des scandales sociaux ont trait à cette perspective. 

La plupart des gens aiment à penser que les personnes qui ont commis un acte ou une ommission de négligence le font volontairement parce qu'ils sont mauvais et méchants mais rarement les personnes soulignent que peut-être ces personnes souffrent et ne sachant l'exprimer, se sentant honteuses, se sentant prises dans un piège, expriment leur souffrance de manière plus ou moins consciente en commettant des actes malveillants ou en s'abstenant de commettre des actes bienveillants.

Bien souvent, ces personnes n'arrivent même pas à agir de manière bienveillante envers elle-même, pourquoi voudrions-nous les voir être des exemples de bienveillance envers autrui ?

C'est comme souvent, ces parents qui veulent ce qu'ils considèrent être le meilleur pour leur progéniture mais au-delà même de ce qu'ils considèrent être le meilleur, comment peuvent-ils exiger de leurs enfants qu'ils appliquent des comportements dont eux-mêmes n'arrivent pas à incarner l'exemple ?!

Ensuite, sur le concept de "ce qu'il y a de meilleur pour l'enfant". Partir du principe que c'est au(x) parent(s) d'offrir ce qu'il y a de meilleur à leur(s) enfant(s) n'est-ce pas présumer que sans notre action, notre enfant ne pourra bénéficier de ce qui est meilleur pour lui ? Qu'il est incapable de s'offrir ce qu'il y a de meilleur pour lui ?

Au fond, qu'est-ce qu'on considère être meilleur ? Qu'il survive vieux, en bonne santé, qu'il soit heureux. Alors pourquoi présume-t-on toujours que si on ne fait pas ci ou ça, ce ne sera pas le cas. La nature, le hasard, dieu, ne subvient pas aux besoins de sa création ?

L'eau, le soleil, l'air ne tombent-ils pas du ciel ? La terre n'est pas sous nos pieds quoi qu'il se passe ? Doit-on se préoccuper de faire battre notre coeur ? Doit-on réfléchir à respirer ? Doit-on agir pour transformer la nourriture en énergie et en déchets ? Doit-on prendre rendez-vous avec notre corps pour se soulager aux wc ? Dois-je m'entretenir avec lui pour l'écoulement de mes menstrues ?!

N'est-ce pas notre vision blessée et complaignante qui nous sert à justifier la façon, à certains égards, inconsciente à partir de laquelle nous vivons ?!

J'estime qu'une personne qui a confiance en soi, en la vie et en les capacités de son enfant à vivre heureux, en bonne santé et ce jusqu'à un âge avancé produira des résultats différents de développement de la confiance en soi de son enfant. Peu importe que l'enfant ait tout eu à disposition ou qu'il ait dû se contenter du minimum vital. 

Dire à son enfant de mettre ses gants, son bonnet et son écharpe semble être un acte bienveillant et instructif pourtant il rend l'enfant dépendant de la présence de son/ses parent(s). Il n'est pas autonomisé, il est maintenu dans une conception de lui-même qui le prive de l'expérience d'être capable de prendre soin de lui-même. Peut-être que cet enfant va le comprendre par lui-même et que dès lors, avant de sortir, il demandera "est-ce qu'il pleut ce matin ? est-ce que je peux regarder le temps qu'il fait pour savoir de quelle manière il est nécessaire de me couvrir pour rester sec et au chaud ?". Peut-être qu'il n'en sera pas ainsi et qu'à force même le ou les parents s'exaspèrent de l'infantilisation de leur(s) enfant(s). Peut-on réellement lui en vouloir ? Faut-il en vouloir au(x) parent(s) ?

Le verbe falloir n'est plus un terme que j'emploie parce que je pense qu'il ne faut rien, je pense que tout est une question de choix et de perception des relations de causes à effet. En vouloir à quelqu'un n'est pas non plus une attitude ni un ressentiment que j'encourage non plus. C'est pour marquer les esprits que bien souvent, les questions sont envisagées sous cet angle. De même, je n'emploie quasiment plus la notion de faute dans son sens commun, parce que je pense que c'est un concept vil car vindicatif. 

Je préfère la notion de responsabilité qui dépasse la vindicte et la culpabilité. J'encourage donc plutôt à reconnaître sa responsabilité personnelle quant aux choix qu'on a fait par le passé et reconnaître que cette responsabilité peut tout de suite maintenant être utlisée pour choisir différemment, indépendamment de ce qu'on a toujours cru bon de choisir.

Trouver et maintenir cet équilibre entre "prendre la vie comme elle vient" et "réaliser ce qui nous tient à coeur" ne dépend donc pas de notre acharnement, de notre souffrance, de ce qu'on peut appeler notre mérite, etc. Certains, certes, y sont parvenus mais ont-ils été heureux ?

C'est un peu comme les gens qui vivent pour l'argent et les gens qui vivent de l'argent. Est-ce qu'on choisit d'être confiant ou est-ce qu'on choisit d'être inquiet ? Est-ce qu'on choisit de fonder notre confiance ou notre inquiétude sur qui nous sommes à l'intérieur ou sur ce que notre environnement, nos analyses et calculs semblent probabiliser ?

Est-ce que probable et potentiel sont synonymes pour vous ? 

Personnellement, je ne le considère pas. Je considère que ce qui est probable c'est ce qui relève de notre perception connue et donc passée, tandis que ce qui est potentiel inclut ce qui relève de notre perception connue mais également d'une perception qui nous est encore inconnue au moment d'émettre des attentes et hypothèses. 

Dire qu'on risque plus d'échouer que de réussir parce qu'il n'y a que 5% de probabilités c'est comme refuser de croire qu'on a 100% de potentialités d'être dans ces 5% de probabilités. Tout simplement parce qu'en occultant la potentialité que tout peut arriver, on se prive de manifester une réalité que l'on revendique comme étant celle que l'on veut vivre. D'autant plus que, généralement, en plus d'occulter ce potentiel, on se focalise sur la pensée d'une réalité que l'on ne veut pas voir se manifester. "Et si ça ne marche pas", "il y a peu de chances que je réussisse", "je dois encore réviser", "c'est dur", "j'ai rarement de la chance", "je crois que les autres sont meilleurs que moi", etc etc.

Avoir un état d'esprit positif ce n'est pas occulter toutes ces pensées négatives qui nous parviennent. Presqu'au contraire, les accepter permet de communiquer avec elles. "Je n'arrive pas à tout mémoriser, c'est troooop !!!" "Han ! Je n'arrive pas à tout mémoriser, je suis dans la meeeeeerrrrrdddddeee !!!". Pourquoi ne pas simplement constater que l'on ressent une pression justifiée par la conception restreinte voire victimisée de nous-mêmes et qu'étant donné le véritable niveau de confiance en soi et en la vie que nous éprouvons, cette pensée n'est ni réelle ni véritable, elle est relative à un certain état d'esprit et non à notre véritable nature ?

Parce que ce n'est pas vrai ??! Hahahaha !!! Il est peut-être là le "problème". Peut-être qu'à force d'occulter les symptômes, les plaies, les déchirures, etc, rien n'a cicatrisé, rien n'a disparu, la cause de toute notre souffrance a toujours été là même quand on se voilait la face. Le comble c'est qu'elle est toujours là ! Elle s'est accrochée à nous !!! Ouh Ouh Ouh, oust ! Eh bien non, moi aussi j'ai dû accepter, non sans mal et l'évolution continue, que c'est nous qui nous nous accrochons à elle(s). C'est nous qui ne la/les laissons pas partir. C'est nous qui interprétons amour de soi comme un synonyme de peur de l'autre (qui peut être extérieur à nous mais également à l'intérieur de nous).

En cherchant à les nier, à les occulter, à les combattre, à les supprimer, nous leur donnons de notre attention, de notre énergie, de notre temps, de nos ressources physiques et matérielles et les nourrissons et forcément elles grandissent. 

« L'action est toujours égale à la réaction ; c'est-à-dire que les actions de deux corps l'un sur l'autre sont toujours égales et de sens contraires. » (Isaac Newton, physicien-mathématicien). 

C'est plus difficile de prouver que la théorie newtonienne sur les mouvements des corps s'appliquent également aux énergies invisibles, telles la pensée et pourtant...

La seule manière d'être en paix avec ces énergies c'est d'accepter qu'elles sont là et de les laisser partir en se focalisant sur les aspects positifs de notre être. Je sais, c'est un peu spirituel mais c'est à la mode et puis, même si chacun(e) est libre d'opter pour une croyance avec laquelle il/elle se sent mieux, nier que l'humain est fait d'un corps et d'un esprit qui l'anime c'est simplement ne pas comprendre un mot qu'il/elle utilise : "individualité", moi je comprends : la dualité indivisée ,donc la réunion de la dualité matérielle et spirituelle en un sujet.

Bref, j'ai déjà écrit que nous pouvions prendre conscience d'être plus que cette invidualité ou personnalité que nous nous trimbalons de gré ou de force. Nous sommes plus que la somme de notre corps et notre esprit. De même que la vérité est souvent beaucoup plus grande que la somme des points de vue interne(s) et externe(s). L'omniscience est plus vaste, plus large, moins relative et moins subjective que ce que nous percevons individuellement et même collectivement. 

Bien souvent la pensée collective n'est pas la somme de toutes les pensées des personnes qui composent cette collectivité, c'est uniquement le point de vue de certains qui a été adopté par une majorité. Ainsi d'un certain point de vue, la collectivité s'appauvrie au lieu de s'enrichir de la multitude et de la différence conséquente.

Tout cela n'est qu'une question de perspective puisque ceux dont les idées sont adoptées soutiendraient certainement que la collectivité est riche d'une croyance unanime qui perdure dans la joie et la bonne humeur de générations en générations et que c'est là que se situe la richesse de cette communauté...

 

 

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Commentaires
La vie, soi et les autres
  • Bien/mal, ok, mais par rapport à ?? Les paradoxes humains, les miens et les vôtres, sont une source intarissable d'illustrations de ce qui fait de nous des sujets d'observation si amusants et si déprimants, si majestueux et si piteux. Comme je le sens !
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